La Cabane dans les Bois

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Sorti en 2012, donc très récemment, La Cabane Dans Les Bois a fait le buzz l’année dernière. Son affiche, déjà, en a surpris plus d’un dans les couloirs du métro ; et elle est intelligente et inventive. C’est Drew Godard, notamment scénariste de World War Z, qui nous le sert sur un plateau, et l’un des principaux rôles est donné à Chris Hemsworth … acteur de Thor dans The Avengers. Le film est en gestation depuis 2009, mais le budget de la MGM a drôlement ralenti sa sortie. Mais le voici, le voilà, ce film d’horreur dont je vais essayer de vous conter tous les défauts mais surtout toutes les qualités !

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L’histoire est très, très simple. Cinq étudiants se réunissent un week-end pour aller flâner dans les bois. Il y a entre autres : une bimbo, un intello, un sportif, un hippie/drogué et une vierge. Comment ça, un cliché de film d’horreur américain ? Vous croyez ? Éh bien oui, c’est exactement le but de ce film : jouer des clichés horrifiques, qu’ils soient américains ou japonais. Par contre, je vous préviens : je ne peux pas critiquer ce film sans spoiler un minimum. Mais je pense que ce n’est pas très important. Cependant je préviens, donc si vous voulez vraiment ne rien en savoir arrêtez votre lecture tout de suite !

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Il y a donc deux côtés à ce film : le côté simple et le côté plus complexe. Si on prend le côté simple et qu’on regarde cette œuvre comme on regarde un film d’horreur lambda, on ne pourra pas en tirer grand-chose. Par contre si on prend le côté complexe, alors se passe quelque chose de magique : ce film parle et cible lui-même le cinéma d’horreur. Il y a cette partie de l’histoire « clichée » que l’on peut retenir très facilement, et puis il y a la destruction de ces clichés par des détails qui valent la peine.

 

MAIS en plus, dès le départ on sent que quelque chose cloche. Certaines scènes se passent dans une sorte d’entreprise et très vite on peut se rendre compte que les jeunes sont filmés, suivis, contrôlés et passés à l’antenne. Une équipe de scientifiques en chimie, biologie et autres veillent à ce que ces jeunes passent un week-end d’horreur totale. La cabane où ils se rendent est donc une sorte de « boule à neige » appartenant à la compagnie qui gère cette « émission ». Ils peuvent envoyer n’importe quelle hormone dans l’air, fermer n’importe quelle porte, ou encore changer la température. La bande insouciante d’étudiants est donc à leur merci, entièrement.

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C’est donc pour moi une semi-réussite. Il y a des moments de destruction de cliché qui mettent au tapis tous les autres films du genre (notamment le moment où les jeunes disent vouloir rester groupés, etc…). Ce film est en outre une grosse réflexion autour de la fameuse question : « pourquoi regarde-t-on des films d’horreur ? ». C’est grâce aux ordres des dirigeants de la compagnie que l’on comprend alors toutes les manipulations des « mauvais » films d’horreur trop classiques que dénonce Godard : il faut du sexe, des zombies, des gens cons, du sang. Alors dans La Cabane Dans Les Bois, quand les « héros » veulent rester groupés, n’ont pas une libido débordante, ou encore ne se déshabillent pas assez (et que l’audience baisse alors), on se décarcasse pour les séparer, leur envoyer des phéromones ou encore pour augmenter la température dans la forêt.

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J’ai énormément aimé le moment d’anthologie du cinéma d’horreur où l’on traverse des centaines de pièces où sont enfermées toutes les créatures imaginaires possibles (licornes, loup-garous, zombies, tritons, vampires, chauve-souris, danseuse avec une mâchoire de piranha sur le visage…).

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Par contre, parce qu’il faut un contre, je n’ai pas aimé plusieurs choses. Tout d’abord le côté film d’horreur ici est trop plat. On n’a pas vraiment peur, puisqu’on sait que tout est contrôlé. On pourrait se dire « tiens, ils ne peuvent rien faire, ils sont condamnés, c’est horrible ! » mais je pense que le film est tourné trop humoristiquement pour que ce raisonnement arrive à faire mouche. Je n’aime pas du tout non plus le choix des monstres, mais ça ce n’est que très personnel (beurk, des zombies ça m’ennuie, alors que lorsqu’on visite le fameux « zoo monstrueux » on en voit de biens plus effrayants et originaux), et également la raison de l’existence de la compagnie, révélée à la fin. Et la fin, aussi.

Note : 14/20. Pour l’idée et le concept de dénonciation. Si on le prend comme un film d’horreur, par contre, ça reste bon, mais médiocrement bon, selon moi. Sinon, un film « d’horreur » intelligent et plein d’humour, c’est bien trop rare !

Publié le 21 septembre 2013, dans Films horrifiques, et tagué , , , , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

  1. Je suis à moitié d’accord avec ton article car pour moi ce film est une belle critique des clichés d’horreur et ça m’a bien fait rire notamment le moment de la cascade genre héroïque à la moto qui finit en EPIC FAIL. C’était super intéressant de voir tous ces clichés brisés les uns après les autres. Je ne sais pas si pour les quelques jump scare je pourrais le considérait comme un film d’horreur mais pour les amateurs c’est un film à voir qui relativise énormément le film d’horreur de ces dernières années. Comprenez les bouses style gore et autre qui se réclament du genre horrifique mais sont plus dans le style dégueulasse limite dérangeant dans leur traitement de l’image perverse et voyeuriste

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